Le vivant - Cours n°4

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Une vie en partage :

Introduction : 

L'Homme a la responsabilité des sens de son existence. Il ne peut pas se contenter d'une vie biologique.

Exister, c'est s'approprier une vie donnée pour en faire sa propre vie : c'est passer d'une vie biologique à sa propre vie ; celle que l'on assume.

Pour que la vie devienne notre propre vie, il faut mettre en oeuvre une conscience. Cette conscience permet également de développer l'esprit. Il s'agit de la vie de l'esprit (= une vie spirituelle).

Dans la vie de l'esprit, il y a des émotions, des passions, des volontés, une imagination... Cette vie de l'esprit permet de s'identifier en "je" et en "moi".

L'Homme est celui qui se connait le mieux.

La vie de l'Homme a quelque chose de plus que celles des autres êtres vivants.

=> C'est présupposer que l'Homme est l'être ; la mesure des vivants : présupposition que l'Homme est l'être le plus parafait.

=> Théorie de l'échelle des êtres = la hiérarchisation des êtres vivants.

Schéma explicatif :

ÊTRES LES PLUS IMPARFAITS

ET LES PLUS SIMPLES                     ->->->->->->->->->->->->->-> L'HOMME

(Ex: UN ARBRE)                                                LES ANIMAUX

                                                                               (Ex: UN LAPIN)

L'Homme est au sommet. Cette théorie va conduire les philosophes à distinguer l'Homme des êtres inertes.

C'est Aristote qui a compris cela dans son ouvrage De l'âme.

Aristote dit ceci :

--> Un vivant doit posséder un corps.

--> Les vivants sont capables d'accomplir certaines actions par eux-mêmes.

--> Le vivant est celui qui est capable de se changer lui-même (dans le sens de l'évolution des espèces).

--> Il est important qu'un vivant se modifie pour maintenir sa forme à travers le temps. Il s'agit du principe de modification.

Selon Aristote :

L'âme est un terme biologique = un principe vital chez un corps.

Suivant son échelle de hiérarchisation des âmes, il y a :

Aristote a une élégance de cette approche car il pense à l'unité du vivant et les différences entre les vivants.

Il met le doigt sur un problème majeure pour toute pensée biologique.

Penser le vivant = c'est se confronter à une double ambiguité :

1 ère ambiguité :

La pensée biologique va chercher l'unité du vivant. C'est-à-dire les points communs entre les vivants qui se distinguent des êtres inertes.

=> Constat d'une pluralité de formes d'êtres vivants = car il y a des différences de taille, de fonction, de comportement, de mode de vie, de forme, de milieu...

  Problème ! : Comment penser une unité qui rend possible à des          différences ?

=> Il faudrait conjuguer à une unité qui donne lieu à une diversité qui n'empêche pas une unité.

Aristote parvient à faire cela :

2 ème ambiguité :

Il y a une tendance à la conservation : chaque être vivant cherche à se conserver.

Cette tendance à la conservation apparaît dans la reproduction : les espèces NE SE MÉLANGENT PAS !

=> Le semblable produit du semblable (certes, avec quelque différences mais il reste de la même espèce).

Ex : Un homme et une femme sont des êtres humains. Ils sont donc de la même espèce. En se reproduisant, ils font un bébé humain mais qui aura des caractéristiques de son père et des caractéristiques de sa mère (ce qui fait de lui un être unique) mais il restera un être humain.

Il y a aussi une tendance à la diversité des espèces. C'est-à-dire une tendance à l'évolution et à l'apparition de nouvelles espèces.

Comment la tendance à se conserver peut-elle aussi être une tendance de création ?

La biologie cherche à articuler ces deux tensions et essaie aussi de savoir de quoi est composé en corps vivant.

Utilement, nous sommes composés d'atomes comme les choses inertes, d'ailleurs. Ex : Une table.

Alors, qu'est-ce qui nous distingue des choses inertes ?

   PROBLÈME !

1° problème :

L'Homme se considère comme étant au sommet de cette hiérarchie des êtres vivants.

Mais est-ce que comparer la vie des autres vivants à celle des hommes est bien juste ?

On risque de s'écarter des caractéristiques du vivant.

On risque de ne pas comprendre ce qu'est le vivant.

=> Or, il faut comprendre la vie des autres êtres vivants sans chercher à les comparer.

2° problème :

L'Homme a une âme spirituelle.

Mais à force, on ne comprend plus à quel titre on peut dire qu'il y a une vie de l'esprit.

À trop refuser notre origine animale, on ne comprend plus que nous sommes aussi des vivants.

Nous sommes un esprit mais aussi une vie : nous avons en nous une animalité.

=> Les deux aspects doivent fonctionner ensemble !

   On considère l'Homme comme étant un être vivant parfait d'un point de vue vital par rapport aux autres êtres vivants.

-> Mais quel est le critère de notre perfection qui permet de faire la distinction ?

-> Quel est le principe de comparaison des autres êtres vivants ?

Quel critère choisir ?

Selon les critères, on pourrait dire que l'Homme n'est pas au sommet de la hiérarchie des êtres vivants.

1er exemple : le tardigrade (aussi appelé l'ourson d'eau) est un petit insecte pouvant mesurer entre 0,5 et 1 millimètre. Il vit aussi bien dans l'eau salé, dans l'eau douce que dans les mousses. Il résiste à des températures allant de -270° C à 160° C. Il peut également vivre sous les gazes et résiste aux rayons X et aux ultra-violets.

Alors, au nom de quoi serait-il inférieur à l'Homme ?

Le tardigrade résiste à tout cela car :

-> Il parvient à faire de la cryptobiose.

-> Il arrête son métabolisme et se déshydrate.

-> Il modifie donc son corps.

La question de "parfait" et "imparfait" n'a donc pas de sens dans le monde des êtres vivants !!!

Mise à part si on dit que TOUS sont parfaits car ils ont chacun leurs qualités et capacité à s'adapter dans leur environnement. 

2ème exemple : L'évolution créatrice, 1957

-> Est-ce qu'on peut considérer l'Homme comme étant au sommet ?

-> Comment un être vivant peut-il être plus adapté qu'un autre ?

L'Homme est le seul être vivant qui va pousser son intelligence.

Tous les êtres vivants ont une intelligence. Ex : Il y a une intelligence animale : chez les chimpanzés, par exemple.

Mais l'Homme va pousser le plus loin cette intelligence car il a conquit tout l'espace terrestre : il s'est adapté PARTOUT (ou presque car sauf dans le pôles Sud où il y fait si froid) SUR TERRE et il est même allé sur la Lune, mais pas dans les mers.

Mais il existe d'autres espèces animales qui ont elles aussi conquit l'espace terrestre. Ex : Les araignées et les fourmis.

-> Les fourmis sont des êtres vivants qui ont de l'instinct qui leur permet de s'adapter.

=> Ce qui signifie que l'Homme n'est pas le maître.

Le vivant, c'est la vie de l'Homme MOINS la vie de l'esprit.

Kant Goldstein : La structure de l'organisme

Dans cet ouvrage, Kant critique le fait que la vie animale serait une vie sans l'esprit.

Il dit : "Ce que l'on qualifie de comportement animal chez l'Homme ne ressemble nullement au comportement animal ; de sorte que le vivant n'est rien que l'Homme moins l'esprit".

Autrement dit, un comportement bestial (ou animal) chez l'Homme , c'est quand celui-ci est soumit à ses pulsions alors qu'il ne devrait pas l'être = c'est lorsqu'une personne, qui a donc une raison, ne l'utilise pas.

=> Il est donc injuste de dire que les animaux agissent de façon bestiale car seul l'Homme peut avoir un comportement bestial puisque c'est le propre de l'Homme.

Lorsqu'on enlève l'esprit à un homme (il ne s'agit pas là d'un fou car le fou a une autre logique ; il a sa propre logique), on tombe sur une machine. C'est-à-dire sur un corps dans lequel il n'y a pas d'esprit mais des fonctions qu'il accompli.

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